Le RSE kezako?
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Contrairement aux idées reçues, les jeunes ne rejettent pas le travail. C’est ce que démontre une récente étude de l’Institut Montaigne publiée en avril 2025, menée auprès de 6 000 jeunes français âgés de 16 à 30 ans. Cette enquête de terrain révèle un attachement profond à la valeur travail, mais dévoile également un décalage important entre les aspirations de cette génération et la réalité professionnelle qu’elle rencontre.
Loin de l’image d’une génération désengagée, 80% des jeunes interrogés se disent prêts à travailler même sans besoin financier. Plus encore, l’envie de travailler davantage est plus forte chez les 19-30 ans que chez les plus de 30 ans, avec un écart significatif de 16 points selon l’étude. Le travail reste ainsi une valeur centrale pour cette génération, tant pour l’intégration sociale que pour la construction identitaire.
Si les jeunes valorisent le travail, ils expriment néanmoins une forte insatisfaction face aux conditions d’exercice qui leur sont proposées. L’étude révèle que 66% des jeunes ressentent un décalage entre leurs attentes et la réalité de leur travail. Ce fossé est particulièrement marqué chez les plus diplômés et les jeunes issus de filières généralistes.
Les frustrations principales concernent :
Plus inquiétant encore, l’insatisfaction augmente avec l’entrée dans la vie active : si 18% des étudiants se déclarent insatisfaits de leur orientation, ce chiffre grimpe à 30% chez les actifs avancés (25-30 ans).
L’étude met en lumière trois critères prioritaires pour les jeunes dans leur rapport au travail :
Malgré une recherche de stabilité professionnelle, 60% des jeunes salariés envisagent de quitter leur entreprise d’ici 5 ans. Cette apparente contradiction s’explique par la recherche d’environnements professionnels plus alignés avec leurs valeurs. Les jeunes accordent une importance croissante à la qualité de vie au travail et à l’épanouissement professionnel, ce qui explique leur attrait pour l’indépendance ou l’entrepreneuriat.
L’étude souligne l’impact crucial de l’orientation scolaire sur la satisfaction professionnelle ultérieure. Les jeunes qui estiment leur orientation inadéquate expriment une insatisfaction professionnelle plus forte.
Le rapport pointe également du doigt le manque d’accompagnement, particulièrement pour les jeunes des filières professionnelles courtes, qui seraient pourtant ceux qui en auraient le plus besoin. Face à cette carence, les jeunes se tournent principalement vers leur mère (71%) et internet (69%) pour s’orienter, délaissant les organismes officiels.
RÉALITÉ : L’étude démontre au contraire un fort attachement à la valeur travail, avec 80% des jeunes prêts à travailler même sans besoin financier. L’envie de travailler davantage est même plus forte chez les 19-30 ans que chez leurs aînés.
RÉALITÉ : Les jeunes recherchent la stabilité mais quittent les organisations qui ne répondent pas à leurs attentes en matière de qualité de vie au travail. Ce n’est pas un rejet du travail mais une quête d’environnements professionnels plus alignés avec leurs valeurs.
RÉALITÉ : Les études montrent que la productivité est fortement liée au bien-être au travail. Les entreprises qui ont adapté leur environnement de travail constatent une augmentation de la performance.
RÉALITÉ : De nombreuses PME ont réussi à mettre en place des pratiques innovantes (semaine de 4 jours, télétravail, management participatif) tout en améliorant leur performance. Ces transformations représentent un investissement rentable à moyen terme.
Face à ces constats, les entreprises ont tout intérêt à repenser leur environnement de travail pour attirer et fidéliser les jeunes talents. Plusieurs pratiques ont fait leurs preuves :
La pandémie a accéléré l’adoption du télétravail, démontrant qu’il était possible de maintenir la productivité tout en offrant plus de souplesse aux salariés. Les organisations qui proposent des modalités de travail hybrides et flexibles sont particulièrement attractives pour les jeunes.
Les jeunes aspirent à plus d’autonomie et à être impliqués dans les décisions. Les entreprises qui adoptent un management moins vertical, favorisant la prise d’initiative et la responsabilisation, observent un engagement accru de leurs jeunes collaborateurs.
L’apprentissage continu est une valeur forte pour cette génération. Les organisations qui investissent dans le développement des compétences de leurs salariés répondent à cette attente tout en préparant leur avenir.
Repenser les espaces de travail pour favoriser la collaboration tout en préservant des zones de concentration, et aménager les horaires pour permettre un meilleur équilibre vie professionnelle/personnelle sont des leviers efficaces pour améliorer le bien-être au travail.
Pour les entreprises qui souhaitent s’engager dans cette voie, il est essentiel de pouvoir mesurer l’impact des initiatives mises en place. Plusieurs indicateurs peuvent être suivis :
Des études de cas d’entreprises comme U’rself, qui a instauré la semaine de 4 jours, démontrent qu’il est possible de concilier bien-être des salariés et performance économique.
Loin des clichés sur une génération désengagée, les jeunes expriment un fort attachement au travail mais aspirent à un environnement professionnel plus aligné avec leurs valeurs et leur bien-être.
Les entreprises qui sauront répondre à ces attentes en adaptant leur culture et leurs pratiques managériales ne feront pas seulement œuvre de responsabilité sociale, elles se doteront également d’un avantage compétitif décisif dans la guerre des talents qui s’annonce.
Car les jeunes d’aujourd’hui ne demandent pas l’impossible : ils souhaitent simplement que le travail, qui occupe une part importante de leur vie, soit aussi un lieu d’épanouissement et de réalisation personnelle. Un souhait légitime qui, lorsqu’il est satisfait, profite tant aux individus qu’aux organisations qui les emploient.